DOSSIER – La toux chez le cheval
Publié par SEO740185 le
« Allô Docteur, mon cheval tousse »
On peut dire que ce motif d’appel est des plus fréquents cette année, la sécheresse de cet été 2022 n’aidant pas le système respiratoire de nos équidés !
Par définition, une toux est une expulsion soudaine et forcée d’air qui génère un bruit caractéristique. Cette définition du Larousse ne nous aidant pas, il est préférable de se souvenir qu’une toux est un mécanisme réflexe normal, important pour la protection des voies respiratoires. Elle permet en effet de favoriser l’expulsion de l’excès de mucus ou de particules des voies aériennes. Cependant, même s’il s’agit d’un mécanisme de protection, une toux excessive est un signe fréquent de maladie et peut avoir des effets délétères en limitant les capacités respiratoires, et donc les performances chez le cheval athlète.
D’autres symptômes peuvent être associé à une toux : présence/absence de jetage, difficulté respiratoire associée ou non, hyperthermie.
Au final, qu’est ce qui entraîne une toux excessive ?
Les causes sont multiples, certaines sont plus fréquemment retrouvée que d’autres. Il est important pour le vétérinaire de trouver le pourquoi de la toux, afin de traiter au mieux votre cheval.
Les causes les plus fréquemment rencontrées sont les suivantes :
– Toux associée à de la fièvre : Infection du tractus respiratoire par un virus (grippe équine, rhinopneumonie, autres virus à tropisme respiratoire) ou une bactérie
– Toux sans fièvre : pathologie inflammatoire de type asthme (anciennement nommé “emphystème”)
Comment faire le diagnostic ?
La première étape de la visite de votre vétérinaire sera de vous questionner et d’observer l’environnement de votre cheval : quel âge a-t-il, depuis combien de temps a-t-il commencé à tousser, est-ce qu’il vit au box/au pré, sort-il en extérieur, est-il correctement vacciné et vermifugé, a-t-il montré des signes d’abattement ?
L’examen clinique sera la seconde étape de la visite. Durant ce moment, votre vétérinaire va effectuer un examen complet et ne va pas regarder que le système respiratoire de votre cheval. Si le cheval le tolère et si votre vétérinaire le trouve pertinent, il pourra également réaliser un « test de ventilation forcée » durant lequel votre cheval respirera dans un sac pendant quelques minutes : ce test permet d’augmenter l’amplitude des mouvements ventilatoires et donc de mieux ausculter les poumons, et également de voir la tolérance de votre cheval. Si vous voulez, c’est comme quand vous allez chez le médecin et qu’il vous demande de respirer fort.
Quelques examens complémentaires peuvent être mis en œuvre :
– Prise de sang afin de voir s’il y a des traces d’inflammation ou d’infection
– Endoscopie des voies respiratoires supérieures (pas forcément réalisable sur le terrain) : Il s’agit de passer une caméra jusqu’au début des poumons afin de visualiser l’inflammation et la présence de mucus dans les voies respiratoires. C’est également l’occasion de réaliser des prélèvements pour analyses cytologiques (observation des cellules présentes dans les voies respiratoires) et bactériologiques (recherche de bactéries en cas de suspicion d’infection).
– Ecouvillon naso-pharyngé et analyse PCR afin de rechercher les virus respiratoires habituels (grippe, rhinopneumonie).
Et le traitement dans tout ça ?
La première chose à mettre en place, avant même la venue de votre vétérinaire, c’est de limiter l’exposition aux poussières pour votre cheval. Et oui, qui dit poussière dans l’environnement dit inflammation des voies respiratoires ! Et quelle que soit la cause de la toux de votre cheval, rajouter une source d’inflammation ne va pas l’aider à aller mieux. Il est donc fortement recommandé de lui donner du foin mouillé, d’éviter de le faire travailler dans des sols secs et poussiéreux, et de le laisser dans une écurie non ventilée.
Le traitement mis en place sera spécifique selon ce qui a été observé par votre vétérinaire, et peut consister en plusieurs médicaments :
– Sirops aux plantes pour calmer les irritations de la gorge
– Corticoïdes en cas d’inflammation marquée
– Antibiotiques en cas d’infection bactérienne
– Mucolytiques en cas d’excès de mucus dans les voies respiratoires (toux grasse)
– Bronchodilatateurs en cas de bronchospasme (contraction des petits muscles dans les alvéoles bronchiques, qui entraîne leur rétrécissement et donc qui limite le flux d’air)
Tous ces médicaments peuvent être donnés par voie générale, cependant ils peuvent être délétères à long terme et présenter des délais dopage importants.
Il est donc possible de les administrer par nébulisation, directement dans les voies respiratoires. C’est le même principe que pour les humains avec leur inhalateur, sauf que la machine est plus grande. Cela permet donc de diminuer les quantités de principes actifs par rapport à l’administration par voie générale et de limiter le risque d’avoir un test de dopage positif. L’action des médicaments va être plus directe avec une diffusion jusqu’au fond des poumons, et leurs effets indésirables sont diminués.
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En conclusion, retenez bien que :
- La toux est un mécanisme réflexe, mais si elle est excessive elle signe la présence d’une maladie
- Les causes sont multiples et l’examen diagnostique de choix dans les toux chroniques reste l’endoscopie des voies respiratoires
- Le point primordial dans la gestion des tousseux est de gérer leur environnement en limitant au maximum l’exposition aux poussières
- Les traitements peuvent être administrés par voie générale, et également de manière ciblée avec des nébulisations.
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Pour plus d’informations ou si votre cheval tousse, n’oubliez pas que votre premier interlocuteur reste votre vétérinaire.
Chez nous, la location d’un nébulisateur est désormais possible, n’hésitez pas à vous adresser à nous !
L’équipe d’Equivet du Chablais